Résidence juillet > septembre 2021 à Valence
L’artiste bénéficie du programme d’échanges destiné à des artistes plasticiens entre la Région Auvergne-Rhône-Alpes et le Ministerium für Wissenschaft, Forschung und Kunst Baden-Württemberg, coordonné par art3 en partenariat avec l’Institut français de Stuttgart.
L’expérience du paysage, de la nature et de leurs influences sur les humains et sur leurs habitudes, est le terreau et l’origine de mon travail.
Au cours de mon processus de travail, je les transforme en des images densément réduites qui trouvent leur traduction aussi bien dans un médium analogique que digital, ou combinés et qui sont positionnés précisément dans l’espace d’exposition.
Mes installations multimédias, le travail avec le papier et les sculptures travaillent avec la composition architecturale de l’espace d’exposition, qui reste dans son état d’origine et qui influe sur le travail, ou est transformée par le travail.
Je ne suis pas intéressée par des images surchargées.
Je veux établir un « champ » entre mon travail et le spectateur, une tension concentrée créé par des compositions minimales, lentes et précises, invasives et intenses.
Pour trouver cet élan, une part essentielle de mon travail consiste à trouver le bon rythme dans la composition de la ligne/coupure/mouvement/son.
La salle, la spatialité, les points de référence et quand tout converge, ce sont les éléments et les moments qui m’intéressent constamment.
A l’époque d’une masse de possibilités illimitées et d’une offre excédentaire, chaque individu doit s’appuyer sur ses propres décisions et responsabilités. Cela détermine le « Zeitgesit » (esprit du temps) de ma et future génération. Comment s’orienter, quand les points de référence s’inclinent, s’infléchissent, se brouillent, et que tout est en constant changement.
Le changement et l’ambiguïté comme un état central permanent, telles sont pour moi les caractéristiques de notre temps et constituent une part substantielle de ma réflexion et motivation pour mon travail artistique.
Sarah Degenhardt Marfa, 2019. Plasticine, construction en bois
Le matériau de départ du travail de Marfa est une photographie d’une architecture avec une situation d’ombre et de lumière extrême. Je voulais traduire cette photo sur un autre support, qui reproduirait les informations minimales de la lumière et de l’ombre, mais qui attirerait encore plus l’attention sur les contours. En la transposant sur un support en trois dimensions, l’orientation correcte de la photo originale n’a plus d’importance. A chaque perspective, le contact de l’image est réorganisé.
Sarah Degenhardt, Blue room 2017-18. Installation 3 vidéos, projection sur le mur, son (10mn en boucle).
L’installation vidéo Blue Room consiste en trois projections vidéo, projetées directement au mur avec du son créé en collaboration avec Manuel Sékou. Les formes bleues se glissent dans le noir, en suggérant aussi une surface plate ou une perspective. Dans l’installation, nous nous trouvons dans un espace déterminé par les formes bleues ouvrant de nouveaux espaces, ou nous mettant face à une surface bleue fermée. Est-ce un horizon que nous voyons, ou un bord solide couché devant nous ? Regardons-nous une image plate ou des murs construits dans l’espace ? Le pli de l’espace-structure dans lequel nous sommes attirés sous-tend ses propres règles qui se reconstruisent en permanence . Si tout change constamment avec cette sorte de lente consistance et le temps qui semble déformer l’espace, qu’est-ce qui reste comme référence ?