Résidence août > septembre 2021 à Barcelone
Résidence croisée art3|Homesession
Projet en cours, développé en résidence.
Sol in leone
Gerda Taro est la figure centrale de cette édition.À travers elle et ses photographies, ce sont la bataille de Brunete, les lieux, les traces et la mémoire de cet épisode de la guerre civile espagnole au cours duquel elle mourut, qui sont évoqués. L’ensemble est un montage de photographies réalisées à Brunete et Villanueva de la Cañada, Barcelone et Paris, de documents et de textes, ayants pour unité de temps juillet 1937.
Mes photographies reposent sur le principe de la rareté. Elles sont l’aboutissement d’une sédimentation d’expériences et d’histoires. L’image est dépositaire d’une histoire qu’elle enclot. Il s’agit de préserver cette histoire, le mystère initial de la rencontre, de ne pas abîmer l’objet photographié. La mise en lumière n’est pas destruction ; l’objet ne s’exhibe pas. Alors, ce que l’on voit n’est jamais tout ce qu’il y a à voir. L’écriture est le second versant de ma pratique. L’image naît entre la photographie et le texte.Le texte est un hors-champ qui creuse la photographie. Il ancre l’image dans la durée d’un récit, dans un avant et un après entre lesquels l’image est prise. Le texte permet aussi d’ouvrir la trace, le document à la fiction : l’histoire et le mythe sont les couches successives d’un même palimpseste. Ce qui m’importe, c’est le devenir de l’histoire enclose par la photographie. La photographie ne témoigne pas d’un passé univoque et figé, celui-ci est pris dans un réseau de sens qui le dépasse. Le réel reste à déchiffrer, toujours ambigu. Tout passé relaté nous assigne une tâche pour étayer toujours plus largement notre projet présent. Il n’y a pas de série, pas de centre, pas de début ni de fin. Chaque ensemble de photographies et de textes est fixé au moment de l’exposition. La mise en espace est le moment de réalisation du récit. Le récit naît du rapprochement de réalités éloignées et hétérogènes. Alors, les images deviennent poreuses.
Ces ensembles se développent horizontalement comme un territoire nouveau sur une car te. Les images se font échos, s’attirent, tropismes muet s, comme ceux qui guident la croissance d’une plante.
22 mai 1871, Commune de Paris, deuxième jour de la « Semaine sanglante », Hôtel Cail, Paris, 8e arrondissement. Tirage argentique, 22 x1 8 cm, encadrement 44 x 36 cm, texte transféré au mur, 2018 (exposition Agir, je viens, collection CNAP, Paris).
1935, la tombe de Malevitch, 2018
Tirage argentique, 22 x1 8 cm, encadrement 44 x 36 cm, texte transféré au mur, 2018 (exposition Agir, je viens, collection CNAP, Paris).