Programme

Contributions d’artistes
Paola Yacoub & Michel Lasserre , O.V.  (Original Version) 2003 – 2008
« Ce montage a été réalisé en mars 2003, à Beyrouth, au moment de l’invasion de l’Irak
par la coalition américaine. Nous recevions en même temps les images de la ville de
Beyrouth et celles que les télévisions montraient de Bagdad. Le climat, les lumières, les
constructions se confondaient. Dans un même geste, nous avons associé des photographies de l’époque prises à Beyrouth à celles qui provenaient d’Irak ainsi qu’à des informations portant sur cette guerre. Les deux situations se confondaient, l’Irak devenait Beyrouth, alors qu’à l’époque, il était admis que la guerre serait courte. On sait ce qu’il en a été. Malheureusement, avec le temps, ce montage s’est révélé prémonitoire. Nous l’avons
laissé à l’état brut, sans lissage ». Dreams and Conflicts,The dictatorship of the viewer, 50ème Biennale de Venise,O.V. numéro1 / O.V. numéro 2, Commissaire : Catherine David.

Khalil Joreige & Joana Hadjithomas , Amale sauve-moi …
Le texte Amale sauve-moi  … écrit par Joana Hadjithomas & Khalil Joreige revient sur la
construction du film A perfect day , réalisé à partir de documents dont certains ont été
fabriqués pour le besoin du récit. A la suite de la projection du film, une autre histoire
commence. Le texte a été lu lors d’une conférence à la Sorbonne en 2006 (à paraître
prochainement).

Yazan Khalili , OutCome
« Dans la situation actuelle de la Palestine où le contrôle de l’espace est l’enjeu du conflit,
je voulais regarder sous les apparences, voir les détails de mon environnement – les posters sur les murs, les routes, les lignes électriques, les stations de taxi etc – comment ils
changent l’espace de vie et comment je peux en rendre compte ».
(extrait du texte Margins, work in progress,The Delfina Foundation, Londres)

Martin Désilets , Les Agglomérations , 2001 – 2006
« Des séjours au Liban en 2001 et 2002 auront été pour moi l’occasion d’articuler une
réflexion et de créer un corpus à partir de ce contexte particulier que représente ce territoire…un théâtre paroxystique de notre « modernité avancée » et des enjeux qui lui
sont associés. Le titre du corpus Les Agglomérations  évoque les concentrations d’habitations que constituent les villes et les villages. Il qualifie en même temps le projet dans sa forme même : une agglomération de différents fragments, médiums et images. L’éclectisme de la forme trouve ici son équivalent dans la très grande variété de ce qui est représenté, et des multiples enjeux qui sont abordés… à l’image du territoire et de la culture qui ont inspiré cette recherche ».

Jayce Salloum
Textes : An interview from Inside the Pleasure Dome3, ed. Mike Hoolboom
A Close and Unbreachable Distances’ : Witnessing Everything and Nothing, Christopher Harker
« Je considère vraiment tous les aspects de mon travail comme étant séparés, séparés à la
fois comme mediums et comme pièces à l’intérieur de chacun de ces médiums. Cela se
fait par nécessité et pas sens pratique. C’est une sorte de système de classement dans
lequel, pour être productif, le fardeau de la représentation doit être décomposé en unités
faciles à gérer ». (extrait de l’entretien réalisé par François Dion, au sujet There was and
there was not, Optica Montréal, 1996).

catalogues monographiques
– Ange Leccia, Fabien Danesi, L’oeil nomade, la photographie de voyage, Musée Nicéphore
Niépce, Châlon sur Saône, Isthme éditions, 2005
– Mapping sitting – on portraiture and photographs, Fondation Arabe pour l’image / Mind
the Gap, Musée Nicéphore Niépce, Châlon sur Saône
– The Atlas Group and Walid Raad,Volume 1 The truth will be known when the last witness
is dead – Verlag der Buchhandlung Walter König, la Galerie de Noisy-le-Sec, les aboratoires d’Aubervilliers, 2004
– Hashem El Madani, Studio Practices, édité par Lisa Le Feuvre et Akram Zaatari, Fondation Arabe pour l’image, Mind the Gap,The Photographers’ Gallery, 2004
– Voghchaberd / Remaining Time, an email exchange between Karen Andreassian & Stephen Wright
– Nada Sehnaoui, Fractions of War Memory
www.nadasehnaoui.com
catalogues collectifs et revues
– Appel à témoins _ Eric Watt, Ursula Biemann, Joanna Hadjithomas & Khalil Joreige, Anri Sala, Seifollah Samadian, Fiona Tan, Le Quartier Qimper, 2004
– Les Inquiets, cinq artistes sous la pression de la guerre_ Yael Bartana, Omer Fast, Rabih
Mroué,Aslam Shibli,Akram Zaatari, Centre Pompidou, 2008
– Maidan, Prospectives on contemporary art and culture from Caucasus, Central Asia and
Middle-East, BM Contemporary Art Center, Nisantasi-Istanbul
– Public Time : a symposium, Modern Art Oxford, 2006
– Out of Beirut, Modern Art Oxford, 2006
– Mutitudes n°15 – art contemporain : aux origines du dehors / Hiver 2004
– Atlas Group,Already been in a lake of fire (p 19-24)
– Multitudes n°20 – architroubles : pragmatiques architecturales / printemps 2005
– Yacoub /Lasserre, O.V Entretien réalisé par Pascale Cassagnau (p 105-116)
– artpress n°330 Beyrout, l’art de la guerre / janvier 2007 (p 47-54)
– Parachute n°108, Beyrouth / oct. nov. déc. 2002
Projet collectif
– Fondation Arabe pour l’Image (FAI), Liban
Fondé par un collectif dont l’artiste Akram Zaatari en 1996, la FAI a pour ambition de
réunir et de préserver des images photographiques de toutes sortes, provenant du
monde arabe. La FAI a organisé de nombreux projets d’expositions et d’éditions.
www.fai.org.lb
_______________________________________________________
« En présentant ses matériaux comme s’il s’agissait d’archives, Raad explore le glissement
continuel qui se produit entre histoire et fiction dans le travail de la mémoire. Incitant le
public à considérer les documents présentés comme étant des « symptômes d’hystéries »,
il métamorphose des souvenirs imaginaires en archives historiques afin d’abolir, questionner
ou recréer l’opposition que l’on perçoit souvent entre les deux types de structures
narratives ; par là, il fait valoir le lien qui existe entre esthétique et trauma, inscrivant ainsi
son travail dans la foulée du discours artistique du début du XXème siècle sur le montage
et la mémoire qu’ont exploré des artistes tels que Gerhard Richter et Hannah Hoch ».
Sarah Rogers in Fabriquer l’histoire, Mettre en scène la mémoire : the Atlas Project de
Walid Raad, p 70, Parachute n°12.
« D’abord, nous ne sommes pas devant l’image comme devant une chose dont on saurait
tracer les frontières exactes. L’ensemble des coordonnées positives – auteur, date, technique,
iconographie…n’y suffit évidemment pas. Une image, chaque image, est le résultat de
mouvements provisoirement sédimentés ou cristallisés en elle. Ces mouvements la traversent
de part en part, ont chacun une trajectoire – historique, anthropologique, psychologique
– partant de loin et continuant au-delà d’elle. Ils nous obligent à la penser comme un
moment énergique ou dynamique, fût-il spécifique dans sa structure.
(…) : nous sommes devant l’image comme devant un temps complexe, le temps provisoirement
configuré, dynamique, de ces mouvements en eux-mêmes. La conséquence – ou
l’enjeu – d’un « élargissement méthodique des frontières » n’est autre qu’une territorialisation
de l’image et du temps qui en exprime l’historicité ».
Georges Didi-Huberman, in L’image survivante, Histoire de l’art et le temps des fantômes
selon Aby Warburg, éd. Minuit, p 39